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• 1546; de Pyrrhon, n. pr.♦ Philos. Propre à Pyrrhon, philosophe grec fondateur de l'école sceptique, et à ses doctrines.♢ N. Disciple de Pyrrhon. — Vx Sceptique.pyrrhonien, enneadj. et n. PHILO Qui appartient à l'école de Pyrrhon.|| Subst. Adepte de la doctrine de Pyrrhon.⇒PYRRHONIEN, -IENNE, subst. et adj.A. — PHILOS. Disciple de (l'école de) Pyrrhon, philosophe grec, fondateur de l'école sceptique. Ce qu'on trouve écrit dans ses Pensées sur les pyrrhoniens et les dogmatistes concorde à merveille avec l'entretien (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 369). De tous les philosophes de l'antiquité, Pyrrhon fut le plus sage (...). En tout ce qui n'est point article de foi, le philosophe chrétien est lui-même un pyrrhonien: il reste en suspens (A. FRANCE, Vie littér., 1890, p. 127). La même année parut le premier volume de l'Essai sur l'indifférence en matière de religion de Lamennais. Dans le IIe volume, Lamennais reprenait les objections des pyrrhoniens et concluait: « (...) la raison individuelle, à cette impuissance d'arriver au vrai et à la certitude, joint un invincible besoin de croire » (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 807).— Empl. adj. Qui est relatif à Pyrrhon, qui concerne, qui soutient sa doctrine. L'école pyrrhonienne. La secte pyrrhonienne. Les philosophes pyrrhoniens (Ac. 1835-1935). Sa philosophie (...) est une philosophie pyrrhonienne dans laquelle il n'y a pas de place pour une seule affirmation (A. FRANCE, Vie littér., 1888, p. 100). Tandis que le doute pyrrhonien est indécision et irrésolution, le doute de Descartes est décision et résolution (LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 80).B. — P. ext.1. Vieilli. (Personne) qui affecte de douter de tout. C'est un franc pyrrhonien (Ac. 1835). Cet homme est pyrrhonien (Ac. 1835, 1878).2. Sceptique en général. Montaigne, ce n'est pas un système de philosophie, ce n'est pas même avant tout un sceptique, un pyrrhonien; non, Montaigne, c'est tout simplement la nature (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 406).Prononc. et Orth.:[
], fém. [-
]. Ac., v. pyrrhonisme. Étymol. et Hist. 1. 1546 « disciple de Pyrrhon » adj. et subst. (RABELAIS, Tiers livre, titre et XXXVI, 136, éd. M. A. Screech, p. 248: Responses de Trouillogan, philosophe Ephectique et Pyrrhonien; et p. 253: escholle des Pyrrhoniens [...] Sceptiques et Ephectiques [v. aussi note]); 2. XVIIe s. « sceptique, qui doute » (PASCAL, Pensées ds Œuvres, éd. J. Chevalier, § 461, texte ajouté par la Copie Bibl. nat. mss fr. 9203 et 12449 du ms. orig.:Pyrrhonien, géomètre, chrétien: doute, assurance, soumission). Dér. du nom de Pyrrhon (gr.
), philosophe gr. (IVe-IIIe s. av. J.-C.), disciple d'Anaxarque, chef de l'École des Sceptiques; suff. -ien. Fréq. abs. littér.:26.
pyrrhonien, enne [piʀɔnjɛ̃, ɛn] adj. et n.ÉTYM. 1546, Rabelais; lat. pyrrhoneius, grec purrhôneios, du nom propre Purrhôn.❖♦ Philos. Adj. Propre à Pyrrhon, philosophe grec, fondateur de l'école sceptique, et à ses doctrines. ⇒ Sceptique. || Les thèses pyrrhoniennes de l'Apologie de Raimond Sebond (Montaigne, Essais, II, XII). — N. || Les pyrrhoniens : les disciples de Pyrrhon, les tenants du scepticisme (→ Certitude, cit. 5; conclusion, cit. 4; dogmatique, cit. 3). || « Il n'y a jamais eu de pyrrhonien effectif parfait » (→ Douter, cit. 14, Pascal). Vx. Sceptique.0 Je vois les philosophes pyrrhoniens qui ne peuvent exprimer leur générale conception en aucune manière de parler; car il leur faudrait un nouveau langage. Le nôtre est tout formé de propositions affirmatives, qui leur sont du tout ennemies. De façon que, quand ils disent : « Je doute », on les tient incontinent à la gorge pour leur faire avouer qu'au moins assurent et savent-ils cela, qu'ils doutent.Montaigne, Essais, II, XII.❖CONTR. Dogmatique.
Encyclopédie Universelle. 2012.